mercredi 17 mars 2010

Invitation à la béatitude



C'est en faisant mon ménage, aujourd'hui, et plus exactement ma vaisselle, les mains sous l'eau chaude, qu'à exactement midi, à l'heure de l'ombre la plus courte, invité par la merveilleuse sensation de l'eau, de la chaleur de l'eau, de la présence de l'élément primordial de pure tendresse infinie qui enveloppait d'un torrent d'étoiles filantes mes doigts sensibles alors qu'ils s'appliquaient surhumainement à nettoyer religieusement mes verres de cristal et mes assiettes de terre cuite sur une musique ensoleillée de Mozart, alors que mes fenêtres étaient ouvertes sur le chant des vagues et que le vent s'engouffrait par malice dans le savoureux satin soyeux de mes plantes vertes, c'est à ce moment précis et impitoyable d'éternité de totale vacance de mon esprit que je suis entré soudainement, comme toujours, par effraction dans l'état merveilleux de l'Eden, le sentiment de béatitude, et je n'en suis pas sorti de la journée... Il est à présent 20 h, et maintenant que la lumière du jour est partie, le temps est venu de sortir de l'enchantement silencieux et musical de ma danse du printemps pour venir chanter sur mon blog chéri le chant de la nuit que la fée internet amènera là où le vent souffle, comme il veut, toujours comme il veut, pour que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent...
Huit heures ininterrompues de béatitude, c'est-à-dire de bonheur éternel, c'est-à-dire de joie intemporelle, c'est-à-dire de vie libérée de la notion du temps, de l'avant et de l'après, totalement présent au miracle pur d'exister, dans un émerveillement absolu de vivre intensément le merveilleux du relatif que rien ne peut ternir, car cet état de béatitude, qui n'est ni un état ni un sentiment, est encore souverainement présent au moment béni où je pianote sur mon clavier ravi pour partager ce paradis avec qui veut, dans le silence assourdissant de cette nuit étoilée enceinte du jour prochain. Pure poésie d'être, pure amitié pour tous les êtres, pure célébration de tout ce qui est, et pendant ces huit heures passées dans mon petit appartement paradisiaque, pour l'essentiel consacrées à faire le ménage, à prendre soin de mes plantes, vider mes placards et me laisser m'inspirer sur mon prochain divin labeur créateur de professeur de bonheur, la vivencia que je vais offrir demain soir à mon groupe de Biodanza pour fêter l'arrivée du printemps et la cinquième conférence sur la sagesse politique que je vais donner vendredi matin pour finir l'année à l'université inter âge, j'ai d'abord et surtout voyagé avec délice et splendeur dans l'univers entier, dansant sur toutes les musique du monde, communiant avec les plus grands esprits de l'univers, faisant une ronde endiablée avec Rimbaud, Spinoza, Ma Ananda Moyi, Einstein, Isadora Duncan, Geronimo et Rolando Toro, dansant le Sirtaki avec Bouddha et Lao Tseu, marchant main dans la main sur un dixieland avec le Christ et Nietzsche, ce qui ne m'a pas empêché d'échanger quelques mots au téléphone avec Carole et André mes amis de coeur du moment, de chanter eu sei che vou te amar avec ma guitare par téléphone à Carole pour alléger sa journée de déménagement, d'éclater de rire face au déferlement poétique d'André me demandant si "cela me grise de tordre un rendez vous pour manger ensemble demain", d'échanger sur skype des mots paternels avec Vanille ma fille sacrée pour l'inviter à passer un week end de rituel de printemps avec moi à la montagne, puis avec Claudia mon amoureuse sacrée toute bouleversée de sa vivencia miraculeuse à Florence avec des handicapés mentaux, ni d'échanger quelques mails avec mes nouveaux amis du Happylab de Paris, d'écrire à Robert Misrahi que j'ai eu la joie de rencontrer à Aix il y a quelques jours, et de passer et repasser plusieurs fois de longues minutes d'éternité à contempler l'infinie puissance de la vie au sein de la danse des vagues de la mer méditerranée la bien nommée, depuis mon canapé sacré, sur les musiques les plus sublimes du monde, en lien de coeur avec l'humanité entière, par delà bien et mal, par delà les peurs et les tristesses, dans une joie continue, la joie d'être, qui donne sens à tout, qui éclaire de sens tout ce qui arrive, sans rien attendre, pure gratitude, pure célébration de l'un, pure sérénité et pur enthousiasme, pur laisser être de tout ce qui arrive, sans distinction aucune entre un dedans et un dehors, pure immanence de la transcendance, pure jubilation par laquelle Dieu s'aime lui même d'un amour infini, comme l'a si bien compris Spinoza, dans la saveur de chaque sensation, la splendeur de chaque forme, la beauté absolue de chaque mouvement, la précision de chaque concept, la parfaite présence s'autocélébrant de chaque modalité de l'être, la verdeur du vert, la circularité du cercle, la vol d'hirondellité du vol d'hirondelle, la minorité souriante d'après midi d'automne dans les sous bois d'une forêt de chênes de l'accord mineur sixième septième majeur plaqué sur mon piano à la fin d'une improvisation sur un thème de Ravel explosé par le feu de Coltrane mais tendrement bordé de Satie, bref, sur l'édenité de chaque manifestation de l'Eden, et ainsi de suite pour l'infinie variété de ce mystère dont rien n'est caché et qu'on appelle pudiquement le monde. En ai-je trop dit ? Ou pas assez?
Qui comprendra que sagesse, mystique, poésie, musique, danse, art, philosophie, spiritualité, jeu, culture, vie, amour, bonheur et quotidien sont tous des synonymes?
C'est ce que je vous invite à découvrir lors de notre prochain jeu "qui veut gagner des millions", millions d'Eden s'entend, chaque jour, gratuitement, sans avoir rien à faire qu'être soi, présent, créatif, sensible, sans peur, ouvert et frais comme un nouveau né sortant de l'oeuf, bon à rien de vicieux, certes, mais prêt à tous les bonheurs, par tous les sens vertueux, pourvu qu'ils soient éternels et partageables avec tous ! Qui veut rejoindre l'Eden? Qui veut entrer dans la danse du HappyNow?

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