vendredi 26 mars 2010

poétique de la joie



Quelques aphorismes tirés de "Emerveillements" ma "poétique de la joie"


Le bonheur est la joie extraordinaire de savourer les joies ordinaires

Si on remerciait la vie pour toutes les joies qu'elle nous offre, il ne nous resterait plus de temps pour nous plaindre

A chaque jour suffit sa joie

La dépression est le naufrage du désir dans l'océan de la tristesse, il ne peut trouver l'île de la joie que dans la baie de l'amour

Le désir, c'est de la joie qui se recueille

Décision du ministre de l'éducation mondiale : "pendant un an les élèves du monde entier partent en vacances dans tous les pays pour avoir la joie d'apprendre l'humanité et pendant ce temps on éduque tous les professeurs du monde à enseigner l'art de la joie dans la joie."

La joie dépend de qui je suis et non de ce qui m'arrive

La seule motivation légitime du travail est la joie de donner de la joie. Il devrait donc n'être autorisé que comme bénévolat, comme pure générosité.

Aucune joie ne demeure... Quelle joie !

Rien à faire pour être dans la joie. Seulement être ouvert et réceptif.

La joie est gratuite et inépuisable

Tout le monde cherche le bonheur, alors que seule la joie existe, et c'est parce qu'on le cherche qu'on la perd

La joie est l'évasion hors du temps dans l'éternité du présent

La sagesse est l'art de transformer chaque instant de vie en source de joie

Seule la joie suffit

L'éveil est la joie d'être conscient de la joie d'être conscient

mardi 23 mars 2010

Comment être heureux malgré le mal ?




Pourquoi Dieu a-t-il créé le mal ? A cette question classique, Spinoza et l'ensemble des sages répondent tranquillement qu'une telle question est absurde parce qu'il n'existe ni bien ni mal dans la réalité. Tout est parfait : le réel ne peut être autrement que comme il est, c'est-à-dire tel que Dieu, c'est-à-dire la nature, le fait exister à chaque instant, et c'est nous qui portons un jugement de "bien" quand nous éprouvons de la joie à percevoir un évènement, ou de "mal" quand nous ressentons de la tristesse. Bref, le bien et le mal sont des idées inadéquates, il n'existe que du bon et du mauvais, variable selon chacun... Or nous cherchons nécessairement ce que nous pensons être bon, à tout instant. Et ce que nous cherchons nécessairement, c'est le bonheur... Où le trouver, si il n'existe ni bien ni mal dans la réalité?

Il n'y a qu'une réponse, et c'est celle de tous les sages, négligées par tous les fous : le bonheur ne peut se trouver qu'à l'intérieur de nous. Le bonheur n'est pas à chercher dans ce qui arrive de bien ou de mal à l'extérieur, car tout arrive comme cela arrive, nécessairement, d'une manière qui ne dépend pas de nous, mais en cultivant une attitude de joie et de paix intérieure dans notre attitude face à la vie quoiqu'il arrive de "bien" ou de "mal" dans le monde. Cela s'appelle la vertu, la sagesse, la liberté, ou encore l'humour, comme l'exprime ici avec simplicité un de mes sages préférés, le banquier Ramesh Balsekar, qui nous a quitté en février et que j'ai de la joie à partager.

lundi 22 mars 2010

Le bonheur sans effort



Paroles de sagesse :

"Le bonheur ne se trouve pas
avec beaucoup d'effort et de volonté
mais réside là, tout près,
dans la détente et l'abandon.
Ne t'inquiète pas, il n'y a rien à faire.
Tout ce qui s'élève dans l'esprit
n'a aucune importance
parce que n'a aucune réalité.
Ne t'y attache pas.
Ne te juge pas.
Laisse le jeu se faire tout seul,
s'elever et retomber, sans rien changer,
et tout s'évanouit et recommence à nouveau, sans cesse.
Seule cette recherche du bonheur nous empeche de le voir.
C'est comme un arc-en-ciel
qu'on poursuit, sans jamais le rattraper
Parce qu'il n'existe pas, qu'il a toujours été là
et t'accompagne à chaque instant.
Ne crois pas à la réalité des expériences bonnes ou mauvaises,
elles sont comme des arc-en-ciel.
A vouloir l'insaisissable, on s'épuise en vain.
Dès lors qu'on relache cette saisie,
l'espace est là, ouvert, hospitalier et confortable.
Alors profites-en. Tout est à toi, déja. Ne cherches plus.
Ne va pas chercher dans la jungle inextricable l'éléphant
qui est tranquillement à la maison.
Rien à faire
Rien à forcer
Rien à vouloir,
Et tout se fait tout seul.

Guendune Rinpoché

vendredi 19 mars 2010

L'essence du bonheur





Méditant sur la plage vers quinze heure face à la mer pour me ressourcer après ma dernière conférence à l'université inter âge sur le thème de la fraternité dans la sagesse politique , alors que je sentais mon visage caressé par la fraîcheur du vent et les rayons du soleil, que mes oreilles étaient remplies par le chant des vagues et les cris des enfants, l'esprit totalement en paix, le corps merveilleusement détendu, en harmonie avec le cosmos, au centre du monde, au sein de l'éternité, je me suis mis à observer avec délice et émerveillement l'approfondissement de mon sentiment de bonheur jusqu'à son point de perfection ultime et senti à nouveau monter en moi la question clé de la macariologie : quelle est l'essence du bonheur? Ou plutôt, pour être précis en cette matière de haute science métaphysique, j'ai entendu mon esprit se poser à lui-même la question : quelle est ton essence, bonheur ?
Une fois de plus, le bonheur a donné la même réponse. "Je suis la joie. Rien d'autre que la joie". Quelle joie ? lui a demandé mon esprit, toujours amateur de précision. Le bonheur s'est mis à rire de sa stupidité. "Comment ça quelle joie ? Tu sais bien qu'il n'existe qu'une joie ! Tu peux m'appeler autrement, si ça te chante. Sérénité, enthousiasme, allégresse, félicité. Tu peux même m'associer à tout ce que tu veux. La joie d'être. La joie d'aimer. La joie de la conscience. La joie de la connaissance. La joie d'agir. La joie de créer. La joie de sentir. La joie du monde. La joie d'être ce caillou ou cette vague. Je suis toujours le même : la joie." Puis il a demandé à mon esprit de le laisser tranquille avec ses questions stupides et celui ci a eu la sagesse de ne pas insister. Le questionnement a cessé et le bonheur a pu continuer à se savourer lui-même d'être la beauté de la mer, l'immensité du ciel, le chant des oiseaux, les sensations de chaleur, les caresses du vent, les odeurs du rivage, les cris des enfants, la douceur de la respiration et toutes les choses et pensées qui passaient, comme autant de sources de son unique joie d'exister. Je confirme donc l'axiome de base de la macariologie : l'essence du bonheur est bien la joie. Et la joie, quelle est son essence ? Nul besoin de chercher: l'essence de la joie, c'est la joie.

mercredi 17 mars 2010

Invitation à la béatitude



C'est en faisant mon ménage, aujourd'hui, et plus exactement ma vaisselle, les mains sous l'eau chaude, qu'à exactement midi, à l'heure de l'ombre la plus courte, invité par la merveilleuse sensation de l'eau, de la chaleur de l'eau, de la présence de l'élément primordial de pure tendresse infinie qui enveloppait d'un torrent d'étoiles filantes mes doigts sensibles alors qu'ils s'appliquaient surhumainement à nettoyer religieusement mes verres de cristal et mes assiettes de terre cuite sur une musique ensoleillée de Mozart, alors que mes fenêtres étaient ouvertes sur le chant des vagues et que le vent s'engouffrait par malice dans le savoureux satin soyeux de mes plantes vertes, c'est à ce moment précis et impitoyable d'éternité de totale vacance de mon esprit que je suis entré soudainement, comme toujours, par effraction dans l'état merveilleux de l'Eden, le sentiment de béatitude, et je n'en suis pas sorti de la journée... Il est à présent 20 h, et maintenant que la lumière du jour est partie, le temps est venu de sortir de l'enchantement silencieux et musical de ma danse du printemps pour venir chanter sur mon blog chéri le chant de la nuit que la fée internet amènera là où le vent souffle, comme il veut, toujours comme il veut, pour que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent...
Huit heures ininterrompues de béatitude, c'est-à-dire de bonheur éternel, c'est-à-dire de joie intemporelle, c'est-à-dire de vie libérée de la notion du temps, de l'avant et de l'après, totalement présent au miracle pur d'exister, dans un émerveillement absolu de vivre intensément le merveilleux du relatif que rien ne peut ternir, car cet état de béatitude, qui n'est ni un état ni un sentiment, est encore souverainement présent au moment béni où je pianote sur mon clavier ravi pour partager ce paradis avec qui veut, dans le silence assourdissant de cette nuit étoilée enceinte du jour prochain. Pure poésie d'être, pure amitié pour tous les êtres, pure célébration de tout ce qui est, et pendant ces huit heures passées dans mon petit appartement paradisiaque, pour l'essentiel consacrées à faire le ménage, à prendre soin de mes plantes, vider mes placards et me laisser m'inspirer sur mon prochain divin labeur créateur de professeur de bonheur, la vivencia que je vais offrir demain soir à mon groupe de Biodanza pour fêter l'arrivée du printemps et la cinquième conférence sur la sagesse politique que je vais donner vendredi matin pour finir l'année à l'université inter âge, j'ai d'abord et surtout voyagé avec délice et splendeur dans l'univers entier, dansant sur toutes les musique du monde, communiant avec les plus grands esprits de l'univers, faisant une ronde endiablée avec Rimbaud, Spinoza, Ma Ananda Moyi, Einstein, Isadora Duncan, Geronimo et Rolando Toro, dansant le Sirtaki avec Bouddha et Lao Tseu, marchant main dans la main sur un dixieland avec le Christ et Nietzsche, ce qui ne m'a pas empêché d'échanger quelques mots au téléphone avec Carole et André mes amis de coeur du moment, de chanter eu sei che vou te amar avec ma guitare par téléphone à Carole pour alléger sa journée de déménagement, d'éclater de rire face au déferlement poétique d'André me demandant si "cela me grise de tordre un rendez vous pour manger ensemble demain", d'échanger sur skype des mots paternels avec Vanille ma fille sacrée pour l'inviter à passer un week end de rituel de printemps avec moi à la montagne, puis avec Claudia mon amoureuse sacrée toute bouleversée de sa vivencia miraculeuse à Florence avec des handicapés mentaux, ni d'échanger quelques mails avec mes nouveaux amis du Happylab de Paris, d'écrire à Robert Misrahi que j'ai eu la joie de rencontrer à Aix il y a quelques jours, et de passer et repasser plusieurs fois de longues minutes d'éternité à contempler l'infinie puissance de la vie au sein de la danse des vagues de la mer méditerranée la bien nommée, depuis mon canapé sacré, sur les musiques les plus sublimes du monde, en lien de coeur avec l'humanité entière, par delà bien et mal, par delà les peurs et les tristesses, dans une joie continue, la joie d'être, qui donne sens à tout, qui éclaire de sens tout ce qui arrive, sans rien attendre, pure gratitude, pure célébration de l'un, pure sérénité et pur enthousiasme, pur laisser être de tout ce qui arrive, sans distinction aucune entre un dedans et un dehors, pure immanence de la transcendance, pure jubilation par laquelle Dieu s'aime lui même d'un amour infini, comme l'a si bien compris Spinoza, dans la saveur de chaque sensation, la splendeur de chaque forme, la beauté absolue de chaque mouvement, la précision de chaque concept, la parfaite présence s'autocélébrant de chaque modalité de l'être, la verdeur du vert, la circularité du cercle, la vol d'hirondellité du vol d'hirondelle, la minorité souriante d'après midi d'automne dans les sous bois d'une forêt de chênes de l'accord mineur sixième septième majeur plaqué sur mon piano à la fin d'une improvisation sur un thème de Ravel explosé par le feu de Coltrane mais tendrement bordé de Satie, bref, sur l'édenité de chaque manifestation de l'Eden, et ainsi de suite pour l'infinie variété de ce mystère dont rien n'est caché et qu'on appelle pudiquement le monde. En ai-je trop dit ? Ou pas assez?
Qui comprendra que sagesse, mystique, poésie, musique, danse, art, philosophie, spiritualité, jeu, culture, vie, amour, bonheur et quotidien sont tous des synonymes?
C'est ce que je vous invite à découvrir lors de notre prochain jeu "qui veut gagner des millions", millions d'Eden s'entend, chaque jour, gratuitement, sans avoir rien à faire qu'être soi, présent, créatif, sensible, sans peur, ouvert et frais comme un nouveau né sortant de l'oeuf, bon à rien de vicieux, certes, mais prêt à tous les bonheurs, par tous les sens vertueux, pourvu qu'ils soient éternels et partageables avec tous ! Qui veut rejoindre l'Eden? Qui veut entrer dans la danse du HappyNow?

mardi 16 mars 2010

Le bonheur est-il naturel à l'homme?


Corrigé d'une dissertation concoctée pour mes élèves bien aimés de lycée, bien rationnelle et pédagogique comme il se doit dans le fond, bien maladroite et adolescente dans la forme, (avec des maladresses de style et des fotes d'ortografes à rectifier par leurs soins) pour connaître l'in-fini bonheur d'apprendre à penser ensemble et éventuellement les aider à obtenir un bac, accessoire très utile parfois pour laver son linge au soleil par temps orageux :

« Heureux comme un bébé »… L’expression est courante, et semble fondée sur le roc de la certitude la plus inébranlable, (même pour les plus branleurs d'entre nous, et Dieu sait que certains le sont dans cette classe, avec bravoure et panache) : le sourire béat d’un nourrisson qui s’endort après avoir tété sa mère n’est-il pas le signe que l’être humain n’a besoin de presque rien pour être heureux ? Mais comment comprendre alors que les hommes consacrent tant d’énergie toute leur vie à travailler pour atteindre une rare satisfaction? Mystère insoluble ! Le bonheur est-il facile ou difficile ? Enigme insondable ! La joie elle naturelle à l’homme, ou nécessite-t-elle, - vade Retro, Satanas ! - une construction, un effort, voire même une insensée création laborieuse ? Cette question ô combien lancinante, même pour les plus starlettes de la croisette nous invite à nous interroger en métaphysicien sur la nécessité - et même, soyons fou ! - sur la véritable valeur de la culture au regard de la nature. Bref, "à quoi ça sert que Ducroq il se décarcasse?", comme le rappelait avec son flegme habituel le fils de Platon dans une pub télé encore inédite sur You Tube?

La première idée lumineuse qui s’impose immédiatement à la douce moiteur printanière de mon obscur esprit naïf tel le jet d'eau honteux qui jaillit fièrement de l'arrosoir troué d'un pompier face à l'incendie de la colline est que le bonheur est naturel à l’homme. Oui, j'ose l'affirmer contre le sourcil tyrannique de tous les proviseurs en jupon de l'Occident (et Dieu sait que certaines ont le sourcil redoutable et redouté!) : le bonheur est naturel ! Nous n'avons pas besoin de travailler ! Vous voulez une argumentation ? La voici : si on appelle bonheur un état général de plaisir, une simple joie de vivre, il semble évident qu’un tel état puisse être atteint spontanément, puisque la majorité des enfants et même des adultes qui se laissent aller à vivre selon leurs instincts éprouvent quasi immédiatement et universellement cette jubilation. D’ailleurs, qui ne préfère les vacances au travail ? Même certains présidents de la république pourtant affamés de luxe ne dédaigneraient pas à la bagatelle, si on en croit le journal officiel d'ontologie présidentielle "Gala". C’est que - sagesse de nos rois philosophes - chacun sait dès le berceau que la vie est bonne par elle-même. « Comme la fraise a goût de fraise, la vie a goût de bonheur » affirme Alain, de son vrai nom Emile Chartier, n'ayons pas peur du ridicule. Le bonheur, le vrai, le bon, le "certifié conforme" par les expert de l'INSEE, semble en effet accompagner la perception du simple fait d’être en vie, de cette chance incroyable qui consiste simplement à exister, même pour le plus raté d'entre nous, à avoir un corps doué de tant de facultés dans un monde si riche à savourer. Passons une étude à des doctorants en sociologie, si possible boutonneux et diabétiques, pour vérifier cette assertion somme toute assez irréfléchie d'un pseudo intello . Regardons avec eux et sous leur contrôle d'enregistreurs objectifs des faits et gestes du monde social de simples enfants qui jouent ensemble (avec leurs papiers d'identité en règle, cela va de soi): ils semblent spontanément heureux, n'est-ce pas, jouant au chat et à la souris, au papa et à la maman, ou au docteur et à l'infirmière... dès lors bien sûr que leurs instituteurs, parents et autres éducateurs bienfaiteurs de l'humanité ne leur adressent des remontrances éventuellement accompagnées de généreuses torgnoles pour leur apprendre les bonnes manières... Si leurs besoins fondamentaux sont comblés, autant corporels que psychologiques et affectifs - sécurité, amour, liberté,- ils sont heureux ! Ne sont-ils, comme Rousseau l'avait lui-même observé scientifiquement chez son Emile imaginaire, de parfaits monuments de félicité ? Or la vie naturelle comble ces besoins ! Comme l’a montré le divin Epicure dans sa non moins divine et pourtant humaine lettre à Ménécée, il suffit d’avoir très peu, juste de quoi apaiser les douleurs du corps et combler les désirs naturels (de l'eau, de l'air, des fruits, des amis et un Iphone) pour que naisse très facilement dans notre âme un plaisir en repos qui est une pure satisfaction et nous fait nous sentir comblés comme des bébés après le marathon de New York de leur père. C’est donc apparemment une vie simple et naturelle dans une société en paix qui garantit le mieux le bonheur : une vie avec un minimum d’effort, de possessions et de soucis : exactement ce que les publicistes nous vante tous les jours pour notre plus grande satisfaction spirituelle ! C’est pourquoi nous devons suivre leur conseil et réfléchir chaque jour à éliminer avec une sagesse toute épicurienne tout ce qui peut compliquer et alourdir notre esprit par des faux besoins qui dépassent les limites de notre nature : pouvoir, luxe, connaissances… Gardons quand même quelques Rolex, pour montrer qu'on a réussi !
Nous pourrions certes objecter ici avec le danseur de la vie Frédéric Nietzsche ou même avec celui qu'il appelait "le plus rabougri des estropiés de l'esprit" son ennemi juré le militaire des nuées Emmanuel Kant, qu’il faut pour parvenir à l'ataraxie, le "plaisir en repos" de l'âme, savoir raisonner, et que donc l’émergence de la raison et la création de l’amitié nécessite une éducation de l’esprit... Et que par conséquent le bonheur ne peut exister que dans une culture ! Au cachot Rousseau ! Mais précisément, nous dit Epicure, du moins si on prend le temps de bien le lire avant que le film ne commence, raisonner est ce qu’il y a de plus naturel pour l’homme… En effet, la capacité de distinguer entre le vrai et le faux par la pensée n’est pas différente, Descartes l'a bien vu, lui aussi légionnaire, et même son adversaire Spinoza, polisseur de lentilles, la raison donc, est, du moins dans son principe, exactement aussi naturelle et spontanée en nous que la capacité à distinguer le plaisir et la souffrance par le corps… Autrement dit, notre corps et notre âme savent naturellement distinguer entre les biens et les maux, entre ce qu’il faut rechercher et ce qu’il faut éviter. L'éthique est donc naturelle, comme la logique! Nul besoin d'apprentissage pour faire la différence entre un cercle et un triangle, un saint et un salaud, un dribble de Ronaldinho et celui de Kader ! C’est d’ailleurs le rôle qu’Epicure assigne à toute la philosophie: « un discours qui par des discours et des raisonnements nous procure la vie heureuse ». Pourquoi ? Parce qu'elle nous invite à revenir à la nature, c'est-à-dire l'évidence de ce qui apparait à nos sens ! Pour Epicure comme pour Socrate, mon poisson rouge, les raisonnements sont naturels comme l'est le sentiemnt le bonheur : les discours philosophiques ont pour seul but de nous libérer de nos opinions culturelles et de nous faire vivre selon la vérité universelle de la nature. Dans quel but, mon cher Zidane? Pour éprouver un plaisir spontané, mon cher Ronaldo, un plaisir sensible et pur dont le principe est « la satisfaction du ventre » et la plus haute expression l’amitié entre les hommes. Fichtre ! Mon idée infantile ne serait donc pas si saugrenue ?

Mais alors, à quoi bon la culture ? N’a-t-elle aucune fonction essentielle dans la création du bonheur ? Faut-il considérer que l’ensemble des arts, des techniques et des sciences n’apporte rien d’essentiel à l’homme? Si il est possible d’atteindre un état de plénitude joyeuse avec peu de culture, comme on le voit chez les jeunes enfants et les vieilles tribus, il faut bien admettre que le bonheur enfantin demeure fragile, dépendant des adultes (et pour les tribus, du bon vouloir des armées de bienfaiteurs génocideurs). Et finalement ce bonheur "naturel" semble, sinon superficiel, du moins bien fragile en regard de celui que peut trouver un adulte élevé au sein d’une culture "évoluée". Qu’est-ce qui caractérise donc le bonheur des adultes cultivés par rapport à celui des enfants incultes ? En quel sens le bonheur passe-t-il par une activité culturelle, voire même (soyons toujours fou!) une construction spirituelle?

La culture apporte en fait de nombreux caractères assez avantageux, même pour les plus conservateurs des australopithèques, par rapport aux bonheurs de la vie sauvage. D’abord une solidité. Notre capacité à combler nos besoins est en effet d’autant plus grande que nous possédons de l’intelligence, des connaissances et des compétences. C'est là l'essence même de la technique : nous rendre plus forts qu'à l'état de nature. C'est quand même plus facile de se couper une tranche de saucisson avec un Opinel Gucci dans un concorde à Mach 2 qu'avec les mains et les dents dans une caverne sans climatisation de l'Aveyron. Ce que donne la culture par rapport à la nature, c’est de l’autonomie et donc de la puissance pour réaliser nos désirs ! Célébrons le progrès ! Il est plus facile d’être heureux dans une société prospère et harmonieuse que tout seul dans la jungle (surtout quand les gorilles veulent vos femmes et qu'on a eu la flemme d'apprendre le judo.) A part cet aspect très matérialiste, il faut l'avouer, la culture apporte également de la profondeur au bonheur. De la profondeur, et de la saveur, osons le mot... Par la grâce de nos sublimes professeurs de bonheur que sont les instituteurs et surtout institutrices de nos écoles de vie et de sagesse que sont les établissements de l'éducation nationale, nos délicates facultés humaines s’étendent prodigieusement, du moins lorsqu’elles sont véritablement éduquées, au sens étymologique de ce terme. Faire sortir de... De quoi, au fait ? De la médiocrité, bien sûr, c'est-à-dire de la... nature... L'infâme nature... Ou la délicieuse nature ? La sensation agréable de bien-être corporel que nous partageons sans doute avec les animaux ("même les requins et les araignées?", oui, grand mère, mais seulement les plus gentils...), ces sensations de plaisir innocent qui viennent de la simple et bestiale satisfaction de nos besoins animaux s’enrichit alors d’une infinité de joies esthétiques, intellectuelles, sociales et symboliques qui fondent un bonheur très différent de celui du tout jeune enfant (et de la bête, immonde ou pas). La pratique des jeux, des sports et des arts, le développement du goût, la compréhension du monde et l’enrichissement spirituel qu’apporte les sciences et la philosophie demandent une culture de l’esprit que la seule vie naturelle ne peut produire sans un certain travail, sans un effort méthodique, une discipline… Le chapitre de la sexualité suffirait ici amplement à argumenter dans ce domaine, mais c'est une discipline exclusivement pratique que je renonce ici à explorer pour de strictes raisons de budget universitaire. D’autre part, et ce sera mon dernier argument quasi métaphysique pour rehausser un peu le niveau de cette inqualifiable perdition dans les bas fonds d'une sensualité inavouable, il faut enfin évoquer, avec le rictus faussement allègre digne d'un journaliste philosophe à France Culture et néanmoins beau gosse, ce fait, certes non romantique, mais néanmoins attesté par toute poissonnière qui se respecte, que la culture est absolument nécessaire pour que la conscience puisse assez se développer pour parvenir à donner une signification de «bonheur » à la simple joie de vivre animale. Comme l'a montré le grand phénoménologue Husserl (et s'il ne l'a pas fait, il aurait du le faire), le bonheur n’est pas un simple sentiment naturel de bien-être corporel. C’est toujours le résultat d’un acte de pensée par lequel une personne reconnaît que sa vie est satisfaisante. Qu’est-ce en fait que le bonheur ? Il serait enfin temps de poser la question, avant que le film ne commence vraiment à la télé! Ce n’est pas qu’une sensation physique. Tous les physiciens quantiques vous le diront. Le bonheur est une joie spirituelle, une joie de la conscience qui repose sur la compréhension du sens de notre vie. Il nécessite donc bien, sinon un doctorat en astrophysique, du moins une culture suffisante de toutes nos facultés physiques, affectives et intellectuelles, en tout cas au moins assez pour savourer un coucher de soleil sur la musique de "stranger in the night" chanté par un sosie de Rika Zarai. Plus on est cultivé, plus notre bonheur est riche, savoureux, intense… Que l’on songe simplement aux infinis bonheurs que donnent la lecture des meilleurs livres (les aventures de Oui Oui...), l’audition des plus belles musiques (la pub des "rillettes du Mans") ou la dégustation des meilleurs plats (la ratatouille de ma grand mère, mangée sur le ventre de ma voisine de palier)… Les arguments sont ici innombrables : les grands bonheurs ne sont pas naturels, mais culturels ! Ajoutons un détail, que me souffle mon petit frère qui revient de son cours d'éducation sexuelle, et il n'a que cinq ans : "Le plus grand bonheur est de sentir qu’on a réussi sa vie." Besoin d'expliciter ? Je ne ferai pas cet affront à un improbable lecteur, car le film a déjà commencé...
Reste un détail d’importance, toujours oublié, hélas, par les citoyens, sinon par les philosophes : le détail politique... Avouons-le, il est assez difficile d’être heureux dans une société où on nous torture parce qu'on a les cheveux trop longs, ou bien trop courts... Une société n'est heureuse que si elle nous offre de vivre en paix, en sécurité, avec un minimum de justice (un minimum, ne rêvons quand même pas trop: pas trop long ni trop court, les cheveux...)Devenons enfin sérieux, pour un sujet qui devient soudain grave : le bonheur de chacun dépend essentiellement de la qualité des relations qu’il entretient avec ceux qui l’entourent. C'est pour cela qu'il vaut mieux être libre dans un pays juste qu'enfermé dans le cachot sombre et humide d'une dictature dont je tairais pudiquement le nom (surtout que la nourriture y est assez peu digeste, et qu'on risque de se retrouver avec Rousseau, ce qui serait insupportable). On peut même pousser l'audace révolutionnaire en allant jusqu'à suggérer que la condition fondamentale du bonheur réside dans la capacité à vivre en bonne entente avec autrui. Si nous avions bu un peu, nous oserions peut-être prononcer le mot "amour", mais contentons-nous de celui d'amitié, le seul accepté par le jury du baccalauréat avant la prochaine révolution culturelle de mai 2068. or de quoi dépend la capacité à l'amitié, soit en gros à éviter les conflits et la violence avec ses voisins de palier? De la culture ! Bingo ! L'amitié n’est pas une capacité innée : l’aptitude à dialoguer et à établir des contrats qui fonde l’art politique doit être apprise ! Elle demande même tout un travail, comme une conquête héroïque sans cesse renouvelée, surtout à deux heures du matin quand on veut dormir et que l'autre glandu du 5eme fête la victoire de l'OM sur le PSG avec ses copines du lycée. Le bonheur demande donc aussi une activité politique, et donc culturelle, mon cher, mais oui, culturelle, avec un grand CUL, ce qui est certes dans la nature de l’homme, comme disait la tante d'Aristote, mais qui n’est pas naturelle, comme disait le fils naturel d'Heidegger : impossible d’être heureux à l’homme sans apprendre à vivre avec les autres par le moyen de lois et d’institutions qui garantissent sa paix tout autant que sa liberté. Socrate l'avait déjà dit, mais ça fait du bien de le redire, au risque de devoir boire à nouveau la cigüe !

Finalement, après cette exploration burlesque de l'éthique échevelée du rapport nature/culture, après ces critiques bien inoffensives de l'idéologie répressive de l'instinct naturiste, nous pouvons voir avec l'étonnement d'un Picasso face aux fesses facétieuses de Farrah Facet que nos élucubrations précisent mais n’invalident pas notre première thèse, qui sort finalement vaincrice du tournoi des cinq notions: le bonheur est bien naturel à l’homme.. Mais, car il y a toujours un mai pour que le printemps fasse place à l'été et le travail aux vacances, la nature de l’homme est précisément d’être un animal culturel ! Donc doué de conscience et de raison! Donc œuvre de l'éducation ! Donc voué aux délices de la créativité et de l'effort glorieux pour assouvir sans fin les désirs infinis qu’il choisit librement de satisfaire au-delà de ses purs besoins biologiques... Tout le monde a raison, les naturalistes comme les culturalistes, et nous pouvons festoyer à présent autour d'un bon banquet, pourvu qu'Assurancetourix nous épargne les oreilles et que les danseuses du ventre épargnent nos yeux sensibles. Et l'homme dans tout ça ? N'est-ce pas lui, le grand vainqueur? Car c'est sa liberté, sa liberté chérie, comme dirait Serge, non contre, mais en approbation de la nécessité de la NATURE, qui lui permet finalement de savourer son bonheur... Bonheur de supprimer impitoyablement dans une GRANDE CULTURE toute souffrance pathétique, et de prolonger le pur plaisir de vivre (sensation) en une myriade de joies rattachées à la mémoire de son histoire et l’anticipation de son futur (sentiment), jusqu'à recueillir le tout dans une compréhension qui lui permet d’avoir le bonheur de se dire : « je suis pleinement satisfait » (signification).
Trêves de baliverne : tout cela est bien beau, mais si le bonheur est si évidemment culturellement naturel à l’homme, comment comprendre que tant d’adultes cultivés soient tellement moins heureux que la plupart des enfants, du moins dans notre civilisation ? C’est que l’homme moderne à oublié la nature, répète Epicure, ou trop peu développé sa raison, comme le ressasse Spinoza. Il court après un bonheur illusoire qui place dans la satisfaction de désirs non naturels qui engendrent manque, souffrance, déprime et violence… Si la culture est bien nécessaire au développement du bonheur, c’est à condition de ne pas être décadente, répressive de la vie et de ses besoins, ce qu’on voit trop souvent dans le monde contemporain qui idolâtre la puissance économique et technique au détriment des valeurs du vivant. Bergson a peut être raison : ce serait pas mal d'aller philosopher avec les loutres et les papillons, ils en savent peut être plus long sur le bonheur que nos profs d'université ? L’éthique demande peut-être moins une culture qu’une sagesse, n'ayons pas peur de le dire, une sagesse vitale qui ne s'apprend pas dans les livres, mais dans les lits de la vie, pour préserver la joie de vivre cet instant d'amour et de poésie (tu es si beau!), en satisfaisant d’abord nos désirs nécessaires, au premier rang desquels celui de l’amitié avec nos proches et si possible nos lointains.
Nous pouvons ainsi conclure que le bonheur est naturel à l’homme s’il a la sagesse de développer sa culture dans le respect de la nature. L’homme antique le savait. L’homme moderne l’a oublié. L’homme actuel - et la femme ! - s’en souviendront-ils?

Comment trouver le bonheur ?


Laisser être. Faire comme les enfants, les fleurs et les étoiles. Dire oui. Surtout, ne pas s’opposer au mouvement naturel de l’âme. Suivre l’élan du cœur. Laisser la vie agir en nous. Ne pas intervenir. Seulement être présent et s’abandonner au courant de l'amour. Se laisser aller à sa danse fluide. Laisser la vie creuser son lit dans notre âme comme l’eau d’une rivière trouve son chemin dans les roches les plus dures. La source du bonheur est toujours prête à jaillir en nous, depuis les profondeurs de notre cœur. Laisser couler notre rivière intérieure. La laisser recueillir les mille ruisseaux de plaisir qui dévalent à travers champ dans les collines de nos jours, se gonfler des mille pluies de saveurs qui lui tombent du ciel, se chauffer aux rayons de tendresse du soleil qui percent à travers les nuages. Laissons jaillir notre source et laissons-nous aller à notre rivière intérieure. Elle se jette toujours dans un lac, une mer, un océan.

Quoi qu’en disent les savants, les professeurs, les philosophes, et comme le savent les enfants, les sages et les simples, il n’existe et il ne peut exister qu’une seule source du bonheur. L’unique source du bonheur, c’est la joie. Tu veux être heureux ? Ne va pas chercher autre chose que la joie. Et la joie n’est pas loin, là bas, dans le monde. Elle est au plus proche de toi, au centre de ta poitrine, là où ton cœur chante sans cesse son divin rythme, toc toc, toc toc, toc toc… Bien sûr que le monde peut aussi procurer des joies, mais seulement si tu assouplis suffisamment les carapaces de ta poitrine pour sentir vibrer dans ton être la pulsation intime de l'être. Fais silence. Sois réceptif. Tu entendras très vite, entre chaque toc toc, la musique même de la vie. Elle porte beaucoup de noms, cette musique. Les hommes n’ont eu de cesse de lui faire porter des masques pour tenter de l’enfermer dans les filets du langage. Certains philosophes l’ont appelé la nature, d'autre l'ont appelé Dieu. Certains poètes lui ont donné des noms propres comme Eros ou Brama. Les plus simples l’appellent seulement la vie ou le désir. Mais peu importe le nom qu’on lui donne. D’ailleurs, la vie ne se laisse jamais enfermer dans la prison des mots. Elle trouve toujours un moyen de s’évader par les fenêtre du corps ou la porte de l’âme. Et son chant est toujours reconnaissable, parce qu’il affirme toujours la même chose. L’essentiel c’est de sentir la puissance, la présence, l’insistance de l’unique chant qu’affirme la vie. J'aime ! J'aime ! Cela signifie je suis vivant ! je suis vivant ! A travers tous les toc toc qui résonnent dans ton cœur, c’est toujours la même main qui frappe à la porte du même paradis. Et ce paradis, l’unique qui existe en vérité, c’est le royaume de l'amour : la joie partagée. Puissance, présence, insistance de l'amour... Du plus profond de notre cœur, la vie nous adresse toujours le même message, que nous avons tant de mal à entendre et encore plus à suivre. Ce message, c’est aime et sois heureux ! La vie ne désire qu’une chose, de la joie, le plus de joie possible, partagée avec le plus de vivants possible, à chaque seconde, vers toujours plus de bonheur, jusqu’à la joie suprême pour laquelle il existe dans toutes les langues un mot spécial, et c’est toujours le plus beau de tous : béatitude, bliss, felicitas, ananda…

C’est la première leçon à entendre, et à ne surtout pas retenir. Le bonheur, ce n’est rien d’autre que la rivière de joie qui envahit chaque cellule de ton corps et baigne chaque recoin de ton âme quand tu t’abandonnes au mouvement même de la vie qui t’anime.

La direction dans laquelle elle nous emmène pour faire notre chemin dans le monde est absolument facile à connaître. Il n’y a rien à apprendre, ni même rien à comprendre. L'université du bonheur, c'est la vie. Tu veux devenir docteur en béatitude ? Arrête de penser, et écoute ton cœur. Ecoute les sensations de ton corps. Ecoute les perceptions de ton âme. Pure intuition que la vie a d’elle-même et qui se pose toujours à elle-même la même question. Quel est ton désir ? C’est la question essentielle que la Vie te pose. Que désires-tu vivre, ici et maintenant, pour que la rivière de ta conscience se remplisse de la joie que tu cherches, enthousiaste et sereine à la fois ?

Et la vie ne se contente pas d’interroger ! Elle se donne aussi à elle-même la réponse ! Plus tu choisiras des chemins où ta joie restera pure, plus ta rivière sera transparente et plus tu sentiras le bonheur. Plus la joie sera intense, profonde et riche, plus ta rivière sera vivante, et plus tu sentiras que tu nages dans le sublime, le délicieux, le suprême océan de la plénitude. N’oublie pas que tu n’as rien à faire pour créer la joie. Elle est déjà là en toi, prête à jaillir d’elle-même en permanence du plus profond de ton être, si tu la laisses exprimer son mouvement d’expansion vers le monde.
C’est peut-être la leçon la plus importante de la sagesse. Nous n’avons pas à chercher le bonheur. Il est déjà là, en puissance, au cœur du présent, dans le déploiement de notre libre joie d’être. La joie est la substance même de la vie. La seule chose que nous ayons à faire, c’est d’accueillir sa danse, d’écouter son enseignement et d’éviter de polluer notre rivière intérieure. Prendre soin qu’aucun obstacle ne vienne entraver ou arrêter sa libre course vers l’océan. Le bonheur, c’est la joie folle de la vie qui danse.

lundi 8 mars 2010

Les 4 sources du bonheur




44 ans que je savoure le bonheur d'exister en ce monde...

Et j'en découvre chaque jour davantage de nouvelles sources ! Et j'en explore à chaque instant de nouvelles saveurs !

Et bien que je navigue en moyenne entre 7 et 10 sur mon échelle de bonheur (avec parfois des chutes sous le 5, rassurez-vous), je sens parfois que l'exploration ne fait que commencer...

Chaque jour, de nouvelles expériences béatifiques, toujours plus étonnantes, émerveillantes, réjouissantes...

Qui me font éprouver que le Christ a raison : ce monde est bien le paradis

pour celui qui a la folie de dire OUI à la sagesse de la vie.

Car à la question "qu'est-ce que le bonheur", c'est la vie qui répond :

Le bonheur, ce n'est rien d'autre que la joie !

La joie de vivre au présent... Dans ce monde... En lien avec celles et ceux qui nous entourent ...

Ici et maintenant.... Là, tu sens ta joie d'exister ? Tu perçois comme la vie est
merveilleuse ? Comme la nature est belle?

Pour parler de bonheur, il faut bien sûr que ta joie de vivre soit suffisamment complète.

Une joie sans peur, sans tristesse, sans ennui, sans colère... Autant que possible...

Bref : une joie assez solide, intense, ample et riche pour nous donner la sensation de PLENITUDE.... Cette sensation extraordinaire que RIEN NE MANQUE.

Que LA REALITE EST PARFAITE, comme dit mon ami Benedictus !

Pense à ta vie : quand 100% (ou presque) de tes affects sont constitués de joie.... Alors tu peux dire avec lucidité JE SUIS HEUREUX.

Impossible ? Ou pas durable ?

Faux... Nous sommes nombreux à vivre dans le bonheur en quasi-permanence, c'est-à-dire "très scientifiquement" entre 60 et 100 % de notre capacité de joie.

Les sociologues du bonheur le montrent : malgré les déplorables conditions de vie qu'elle s'impose un peu partout sur la planète, la majorité de l'humanité est plutôt heureuse, et une partie l'est pleinement.

Ce n'est pas étonnant : tous les sages le disent, le bonheur est notre état naturel. Il naît spontanément dans notre âme quand on a le sagesse de vivre selon son corazon (son coeur et sa raison) en réalisant pleinement notre vraie nature : la LIBERTE.

Comment être heureux ? Comment cultiver sa joie de vivre ?

Après trente années de réflexion philosophique, je vois quatre sources essentielles de liberté pour nourrir notre bonheur

Quatre sources de joie active, au sens de Spinoza : des joies que nous pouvons comprendre comme l'expression de notre essence vivante, et des sources certaines de bonheur.

Pour des raisons pédagogiques, je les représente depuis quelque temps sous la forme d'un Mandala (cercle) en reprenant la belle symbolique des 4 éléments qui représente chacune une condition essentielle de l'épanouissement de la "graine de bonheur" qui se trouve là, vibrante et palpitante, au centre de notre coeur.

La première est la TERRE : la joie d'être au monde. Cette joie qu'on peut appeler "confiance" apparaît quand on cultive avec humilité, simplicité et prudence les ressources qui comblent nos besoins essentiels. C'est la joie d'avoir un corps sain dans un esprit sain, la joie de se sentir en sécurité avec des racines pour notre graine : la nourriture, la maison, la richesse, les activités et les relations qui nous permettent de vivre sans crainte, sans souci et sans stress, dans l'harmonie et la paix. Son nom, quand elle atteint sa plénitude : la Sérénité.

La seconde est le FEU : la joie d'être créateur. Cette joie qu'on peut appeler "jubilation" apparaît quand on accomplit nos actions avec courage, générosité et tempérance pour satisfaire nos désirs essentiels. C'est la joie de donner et recevoir ce qu'il est bon pour nous de donner et recevoir, la joie de travailler au bonheur de tous, de créer son monde, sa vie, ses relations comme une oeuvre d'art, afin de vivre sans colère, déception et frustration. Son nom, quand elle atteint sa plénitude : la Gaieté.

La troisième est l'AIR : La joie d'être libre. Cette joie qu'on peut appeler "motivation" apparaît quand on peut vivre en accomplissant avec justice, émerveillement et piété les rêves qui réalisent notre vocation essentielle. C'est la joie de se sentir grandir votre notre maturité, de dépasser nos limites, et aussi la joie de la connaissance, les joies perceptives, spirituelles, poétiques et scientifiques d'explorer et contempler le sens et la beauté de la réalité. La joie divine de vivre sans contrainte, ennui ou absurdité, en harmonie avec les lois de la vie. Son nom, quand elle atteint sa plénitude : l'Enthousiasme.

La quatrième est l'EAU : la joie d'être en relation. Cette joie qu'on peut appeler "affection" apparaît quand on cultive avec douceur, compassion et autonomie la poésie des liens qui embellissent notre vie. Ce sont les joie de la tendresse, de l'amitié et de la gratitude pour notre famille et nos amis, les joies de l'érotisme, de la dévotion et de la vénération pour notre amour, nos maîtres et pour la vie entière. Son nom, quand elle atteint sa plénitude : l'Amour.

Le bonheur, c'est la joie de vivre en étant Serein, Aimant, Gai et Enthousiaste....

S.A.G.E., quoi !

C'est pourquoi j'utilise ce modèle comme base de la Biosophie (la sagesse de vie), un système pédagogique que j'ai créé pour nous aider à être heureux.

Comment cultiver notre sagesse ? Je suis en train d'écrire un nouveau livre pour répondre à cette question.

En attendant, les livres de sagesse ne manquent pas, et tous nous invitent à cultiver la joie, comme mon humble petit "amour de la sagesse", aux éditions du relié, ou mon "bonheur avec Spinoza" (disponibles sur mon site )

Mais il y a bien mieux que les livres : écoutez votre coeur, ressentez vos besoins, vos désirs, vos rêves, vos élans amoureux, et laissez oeuvrer la vie en vous...

jeudi 4 mars 2010

Le bonheur est un poème




On peut mesurer le bonheur, oui, comme on peut mesurer l'intensité du rayonnement des étoiles ou le poids des ailes d'une libellule...

Mais n'oublions pas que le bonheur est dans son essence un poème.


Une frisson de lumière dans la nuit du monde

Une danse de printemps dans les bras de l'hiver

Un sourire d'enfant qui naît sous la caresse du vent

Une fleur qui s'ouvre dans la rosée du matin


Le bonheur est comme l'amour : un mystère d'autant plus insaisissable qu'il est souverainement présent dans l'embrasement de neige de notre émerveillement

Un repas d'éternité dans la ronde des instants

Une caresse de l'âme par le souffle de la vie

Une offrande de joie pour le salut du monde

Ton regard qui s'illumine quand je m'approche les bras ouverts


Bienheureux les poètes du bonheur !

Mesure et science du bonheur



Lu dans le psychologie magazine de ce mois-ci, le bel éditorial de Jean Louis Servan Schreiber "Mon programme, le bonheur" avec cette réflexion au passage : le bonheur n'est pas quantifiable... Reprise d'une idée véhiculée par certains "experts du bonheur", économistes, psychologues et philosophes, sans doute...

Pas mesurable objectivement, évidemment, un sentiment n'est pas un objet... Mais quantifiable subjectivement, oui, et c'est sur cette petite idée que j'ai créé il y a dix ans la macariologie, la science du bonheur.

Le principe est très simple : cessez de penser à une chose en particulier et pensez à la totalité de votre vie présente, ainsi qu'à la totalité de ce qui existe... A combien estimez-vous votre degré de satisfaction, de 1 à 10 ? Autrement dit, quel pourcentage de joie ressentez-vous, par rapport au pourcentage des tristesses?

Vous avez produit une estimation de votre bonheur, très précise, quoique subjective.

Voilà une petite échelle de bonheur que j'ai construite pour clarifier les idées et aider à la communication :

10 Bonheur total / 100 % de joie / Béatitude
9 Bonheur extrême / 90 % de joie / Félicité
8 Bonheur intense / 80 % de joies / Allégresse
7 Bonheur profond / 70 % de joies / Satisfaction
6 Bonheur léger  / 60 % de joies / Contentement

5 Neutre / 50 % de joie / Aise

4 Malheur léger / 40% de joie / Malaise
3 Malheur profond / 30 % de joie / Déprime
2 Malheur intense / 20 % de joie / Dépression
1 Malheur extrême / 10% de joie  / Angoisse
0 malheur total / 0 % de joie / Mort

Une fois qu'on a évalué son bonheur, on peut s'interroger : quels sont mes besoins frustrés? Que me manque-t-il véritablement pour être à 10 ?

C'est là qu'intervient la biosophie, la sagesse de vie... dont je parlerai un autre jour.

Moi, là, je me sens à 9,69... Besoin de me détendre après cet effort de pensée !

Et vous ?

Blisss !

mercredi 3 mars 2010

Perles de sagesse


Quelques belles paroles de sages indiens du XXeme siècle. Et nous au XXIème, que disons-nous ?

"Cherchez toujours à vivre dans la joie, à exprimer la joie dans vos pensées et dans vos actes ; sentez sa présence joyeuse dans tout ce que vous voyez ou entendez; cela vous apportera un réel bonheur. La tristesse est fatale à l'homme. Bannissez-la de toutes vos pensées"
Mâ Ananda Môyi

"Vous ne pouvez pas acquérir le bonheur. Il est votre nature fondamentale. La félicité n'est pas une acquisition nouvelle. Tout ce qu'il faut faire, c'est éliminer le malheur.
Ramana Maharshi

Tout bonheur vient de la conscience. Plus vous êtes conscient, plus profonde est la joie. Tout ce que vous désirez, c'est être heureux. Aimez vous comme vous voudrez, avec sagesse. Ce qui est mal, c'est de vous aimer stupidement. Aimez-vous avec sagesse."
Nisargadatta Maharaj

"Pour que fleurissent les fleurs du bonheur et de la joie, il faut éliminer tous les obstacles qui peuvent venir sur le chemin. Vous devez voir qu'aucun autre désir ou aucune autre impulsion ne vous tient en son pouvoir et n'abîme votre joie. Plus vous obtiendrez de satisfactions et d'accomplissements dans le monde extérieur, plus votre coeur sera affermi et plus grandes seront la paix et la béatitude que vous atteindrez."
Swâmi Prajnânpad

"La joie, la béatitude, la paix, voilà ta "queste", l'indépendance et la liberté sont au bout."
Swâmi Râmdâs


Ce qui est bien avec les sages par rapport aux philosophes, c'est qu'ils sont toujours d'accord entre eux : arrêtez de penser... Vivez dans la joie !

Quel bonheur !!!

mardi 2 mars 2010

Pourquoi BLISSSSSS ?


Oui, pourquoi appeler ce blog Blisss ? Et pourquoi tous ces SSSSS ?????

D'abord parce que Bliss est le plus beau mot que je connaisse pour exprimer le bonheur magique et suprême de la joie qui enchante et émerveille et comble, beaucoup plus simple et beau par exemple que le bonheur lui-même et ses superlatifs comme béatitude, félicité, allégresse ou que les orientaux ananda (quoique magnifique aussi), ou sukkha, nirvana, etc... Bliss, ça sonne comme du blanc qui glissssse.... Et puis j'aime tellement la réglisssss....

Mais il y a une autre raison : j'adore les acronymes, ces mots qui sont enceintes d'autres mots.

Et pour moi, blisss rassemble :

Le B de bonheur, béatitude, beauté, bonté...
Le L de Liberté, Lumière, Légèreté, Love...
Le I de Intuition, Instinct, Illumination, Instant...
Et SSSS de Sagesse, Santé, Spiritualité, Sérénité, Sens, Sensualité, Sensorialité, Sexualité, Sacralité..... Tout ce qui fait Savourer la Sève de la VIE...

En résumé : Blisss signifie le Bonheur d'être LIbre par la SageSSe

Enfin il y a le plus important... La musique !

Entendez-vous comme le sssssssssss......... final suggère à merveille dans son souffle d'expir l'alliance impossible et nécessaire entre l'intuitive durée bergssssssonienne, la rationnelle éternité sssssssspinozienne et l'artistique éternel retour nietzsssssschéen ???

Le S est ma lettre préférée : le S du Serpent qui tend vers le 8 de l'infini, qui unit ciel et terre, eau et feu, yin et yang, intériorisation et extériorisation de mon Mandala du bonheur...

Et qui peut générer toutes les autres lettres et donc tous les SenSSSSS dans sa danse sensssssuelle...

S, la lettre-Substance.... La lettre-Source.... L'S !

J'émets l'hypothèse qu'elle a été la première découverte par nos ancêtres, à l'origine du langage, juste avant les 4 autres : TTTTT (terre) OOOOO (eau), FFFF (feu), RRRRR (air). Ensemble, ça fait.... TOFR !

J'adore m'auto-macariotiser... M'auto-enjoyer...

Bienvenue dans le monde de la Blisssssssssssitude!!!!!!!!!!!

KiSSSSSSSSSSSSS............... and Looooooooooove !

Pourquoi ce blog ?




A quoi bon un B(onheur)LOG(ique)?

Pour pouvoir exprimer mes petites idées de philosophe du bonheur en toute liberté, dans l'inspiration poétique de chaque jour

Pour partager mes petits et grands bonheurs, et peut-être mes malheurs... quand ils débordent de mes livres et de mon journal intime

Pour indiquer des lectures, des vidéos, des citations, des initiatives qui me rendent heureux et peuvent aussi réjouir d'autres

Pour donner une base à ce projet que je nourris depuis quelque temps de créer en France le premier INSTITUT DU BONHEUR qui rassemblerait d'autres explorateurs du bonheur

Dans cette optique, je me réjouis au passage de la superbe initiative de Joanna et Jessica d'organiser une journée BLISS (les explorateurs du bonheur) à Paris le 5 juin à la Cartonnerie, à laquelle j'aurais l'honneur de participer en compagnie de Robert Misrahi, Christian Boiron et d'autres experts de "la chose"... (voir www.happylab.fr). Si ça vous intéresse, contactez-moi, 100 places uniquement sur invitation...

Quoi d'autre ?

Oui.. Ce blog me sera aussi utile pour stimuler mon laboratoire de recherche intérieur (ce que j'appelle mon "université du bonheur") en notant les idées qui viennent parfois nourrir mes différentes créations en gestation telles la MACARIOLOGIE (l'ambitieuse "science du bonheur", créée en septembre 2000), l'HAPPYNOW (la jubilatoire "méthode de bonheur", créée en mars 2009) ou encore la BIOSOPHIE (sagesse de vie, créée en septembre 2009)...

Et simplement pour la joie d'écrire et d'échanger sur mon sujet préféré. Mais existe-t-il un autre sujet ?

Peut-être aussi pour m'offrir mon cadeau préféré : de nouveaux amis !???

C'est assez pour aujourd'hui, je pense que vous avez compris.

Juste une citation de Omar Khayyam pour terminer en beauté :

"Sois heureux cet instant... Cet instant, c'est ta vie ! "

Et une de Paul Eluard, pour vous achever :

"Il ne faut pas de tout pour être heureux. Il faut du bonheur, et rien d'autre ! "


Que la joie soit avec vous !