mardi 6 avril 2010

Plaisir et bonheur



Quelques réflexions après un stage de biodanza aquatique et massage sensuel savouré en Toscane sur le thème "renaître au plaisir", conduit par ma facilitatrice aimée et préférée Claudia Cardelli.

Trois jours pour continuer mon exploration toute "scientifique" des chemins de la béatitude en expérimentant l'abandon aux richesses de la volupté... Et une occasion de vérifier à nouveau une donnée essentielle du bonheur : le plaisir, j'entends par là l'ensemble des sensations agréables ressenties localement dans une partie ou la totalité du corps, n'est pas absolument NECESSAIRE mais extrêmement FAVORABLE au bonheur. En effet, une joie dominante d'ordre purement spirituel suffit pour éprouver le sentiment de bonheur dans sa souveraine signification de "réjouissance globale d'exister" qui peut se manifester même en l'absence de plaisir corporel, voire en présence d'une douleur. C'est pourquoi la philosophie ou la spiritualité, c'est-à-dire l'éveil de la conscience à la vérité de l'être par la méditation, suffit à vivre dans le bonheur le plus haut : la béatitude. Par contre j'ai pu vérifier - avec quels délices ! - que l'intensification et la diversification des plaisirs corporels enrichit et approfondit vertigineusement la pleine satisfaction d'exister en offrant à la conscience des mondes de constellations sensorielles d'une incroyable richesse, voluptés tactiles, saveurs parfumées et autres enchantements visuels des formes et lumières colorées qui ajoutent à cette joie de fond une extraordinaire profondeur paradisiaque et stimule l'éveil de la conscience à l'éternelle joie d'être...

Le summum du week end a été atteint pour moi juste après une vivencia de massage, j'ai senti se déclencher un processus d'éveil énergétique dans mon ventre et je suis alors entré ou plutôt me suis laissé abandonner à un ravissement extatique de plus de deux heures d'immobilité vibrante, d'abord assis puis couché dans mon lit, deux heures de volupté absolue et de béatitude dans laquelle j'ai exploré les ondes énergétiques de lumière liquide danser dans toutes les parties de mon corps et bien au delà sans autre ressource que le jeu de la respiration et sans aucune intervention de la volonté personnelle. Plus de "je", plus de passé ni de futur, plus de "monde", de temps et d'espace, rien d'autre que le jeu de la vie qui s'éprouve divinement elle-même ! Conscience impersonnelle, et paradoxalement intensification de la conscience d'être "moi". La joie d'être soi, bien incarnée dans le plaisir de vivre dans ce corps sensible !

Deux remarques pour finir : l'élément essentiel de cet approfondissement voluptueux de la conscience d'être m'apparaît moins comme induit par la stimulation extérieure que par la totale relaxation intérieure qui m'a permis une libération de tout stress, une élimination de toute tension, jusqu'à parvenir à une réceptivité ultrasensible et une sorte d'hyperpoétisation de toute sensation, toute condition pour s'abandonner à l'éveil de la sensualité interne avec une intensité insoupçonnable dans l'état de conscience ordinaire tout occupée à gérer le monde des émotions, des images et des idées...

Deuxième remarque, ce bonheur sensible est tout aussi gratuit, abondant, facile d'accès et infiniment riche que le bonheur spirituel, pour ne rien dire des autres bonheurs (créatifs, relationnels...) Rien à faire, dans tous les cas... Rien d'autre que le laisser "être-conscience"... Démultiplié ici par la joie du partage avec une vingtaine de joyeux amis franco-italiens et la beauté de la campagne toscane, la lumière du soleil et la tendresse de l'eau chaude de notre belle piscine intérieure...

Merci à la vie pour cette nouvelle expérimentation macariotique et à ma Claudia pour sa généreuse et magnifique facilitation toute en douceur et poésie.

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