La joie de pleurer

Ce Noël m'a offert un merveilleux cadeau : des pleurs. De vrais pleurs de détresse, comme ceux d'un tout petit enfant. Pleurs de solitude, de fragilité, de peur soudain dé-réprimées. Après des mois d'allégresse et d'insouciance à vivre sans souci du lendemain, une très vieille tristesse-crainte de la misère est remontée des profondeurs du ventre suite au retour de la précarité financière.  Après quelques jours de résistance, j'ai accepté ma vulnérabilité essentielle et de chaudes larmes ont coulées en entraînant avec elle un torrent de compassion qui s'est peu à peu transformé en lac de paix. Soulagement de sentir une nouvelle couche de carapace égotique se dissoudre, mon armure de faux sage se fissurer et les eaux douces de la tendresse offrir ce généreux épanchement de vie vraie. Merci pour cette expérience de renaissance et pour l'humilité du lâcher prise qui a suivi. Puisse cette épreuve m'aider à abandonner la volonté une fois de plus débusquée de tout vouloir contrôler, jusqu'à l'absence de contrôle. Et que la volonté divine continue de s'accomplir, dans la joie comme dans la tristesse. De pleurs en rires et de rires en pleurs...de joie !      

La joie d'être en accord avec soi

Il n'y a pas de plus grand bonheur que de se sentir pleinement en accord avec soi-même, créateur de sa vie et amoureux du monde.

La joie de te parler

Je viens te parler de ce qu’il y a de plus précieux et de plus fragile. De cette porte qui ouvre sur la lumière quand l’esprit soudain s’éveille de son sommeil. De ce soleil qui jaillit du cœur quand la nuit se déchire. Je viens te parler de cette connaissance directe que la vie a d’elle-même et qui dépasse tout savoir. De cette joie plus savoureuse que tout bonheur qui naît lorsque soudain ton regard illumine mon âme. De cette joie qui ne demande rien, ne coûte rien, ne cherche rien, mais qui offre tout. Je viens te parler de ce que les mots ne peuvent dire. De ce que les idées ne peuvent encager. Je viens te parler du vol des libellules et du sourire des étoiles. De la danse des arbres et de la caresse des mères sur le visage de leur bébé endormi. Je viens te parler de la vie même. De la vie dans sa plus grande nudité. De cette vie qui quoi qu’on en dise n’est rien d’autre que du pur amour. Je viens te parler de la vibration sacrée qui naît dans l’air quand le soleil de la tendresse vient réchauffer le cœur endolori des souffrants. De la danse des regards aimants et du parfum des mimosas dans les jardins de l’amitié. De la beauté du silence qui a la générosité d’accueillir toutes les mélodies du monde. Du frémissement des ailes des anges quand la brise de l’esprit se lève dans le désert du sens. Du rouge et or que l’automne irradie dans la chair des forêts quand nos âmes perdues retrouvent le chemin du foyer. Tu vois, je viens te parler de tout et de rien, de la vie et de la vie encore, de tout ce qui peut enchanter le jour et illuminer l’esprit, de tout ce qui peut sauver le présent de sa course éperdue vers le néant de nos mirages espérés. Je viens te parler de cet incroyable secret que tout le monde connaît et que personne n’accueille : que tout est présent, que tout est donné dans l’éternité de cet instant. Qu’il n’y a rien à atteindre hors de ce tout qui est déjà là et qui se déploie de lui-même sans effort dès que tu cesses de chercher. Je viens te dire le grand secret : qu’il n’y a rien à espérer d’autres que la joie d’être pleinement là à savourer la danse de la vie dans chaque souffle, chaque regard, chaque caresse. Voilà ce que je viens te dire, ce presque rien indicible qui est l’essentiel de ce qui fait battre le cœur du monde, réjouit l’âme des sages et étonne l’intelligence de Dieu. La vie à sa plus haute intensité, dans sa plus simple expression. Pour notre plus profonde allégresse.

La joie d'être enraciné

Seul celui qui sait enfoncer suffisamment profond ses racines dans la Terre pour aller se nourrir à la Source peut élever assez haut ses branches dans le Ciel pour que ses feuilles reçoivent la plus haute lumière et que ses fleurs s'épanouissent pour donner ses meilleurs fruits.

La joie d'être entre amis

Merci à la vie pour tous ces jours de gaieté dans la beauté des montagnes aux "gouttes d'O" ! Dix jours de toute beauté avec une trentaine d'amis dont une dizaine d'enfants à partager un stage de Biosophie sur la sagesse relationnelle ou la joie de vivre dans l'amour... Dix jours magiques à nous découvrir dans nos profondeurs, à nous baigner dans la rivière, chanter autour du feu, marcher dans la forêt, danser autour du feu, partager les repas, exprimer nos âmes, prendre soin des enfants, cultiver notre amitié... A célébrer la vie ! Que la joie demeure entre nous ! 

La joie d'être l'éveil

Un papillon blanc se pose sur une fleur violette,

Déploie ses ailes doucement et s'envole sans but. 


Je marche librement dans la montagne fière

Et je danse tendrement entre les arbres verts. 


L'univers se réjouit en moi d'être divin 

Et Dieu s'étonne en soi d'être l'univers.


Ô miracle des miracles, la joie d'être l'éveil !

La joie de chanter

Chanter ! 
Librement chanter ! 
Sentir l'énergie vibrer dans le corps    
Laisser le souffle se charger de sens
Laisser la joie se déployer dans l'espace
Célébrer la beauté de ce qui est 
Résonner en choeur avec les étoiles 
Et savourer l'exquise saveur de l'instant... 

la joie de méditer

La méditation est le plus court chemin vers le paradis.
En l'espace d'une seconde, tout devient simple, nouveau, extatique. Juste le temps nécessaire pour voir que le temps n'existe pas, qu'il n'y a ni passé, ni futur, ni même de présent, qu'il n'y a rien à craindre ou à espérer, qu'il n'y a aucun but à atteindre, qu'il n'y a personne dans ce corps, que la mort n'existe pas, que le monde est infiniment merveilleux, que tout est miraculeusement toujours nouveau, que chaque évènement est exactement tel qu'il doit être, que ce que je suis est pure liberté de jouir de la paix infinie de l'Etre dans la flamboyance radieuse du devenir, qu'il n'y a rien à comprendre, qu'il y a tout à explorer, qu'il n'y a pas de méditant, rien à méditer, seulement la réalité conscience béatitude d'être la danse de la Vie.  

La joie d'être Shiva

Dans ma danse de feu aux couleurs de splendeur

La puissance divine rejaillit dans l'espace   

Triomphant glorieuse du démon de l'ennui

Elle jaillit immobile dans sa force de douceur

Dans la pleine conscience de mon feu créateur

Tout renaît à soi-même dans l'élan du printemps

Et le monde s'enchante dans l'éternel présent

Sous les cendres des concepts mon esprit se pâme

   

Et la folle sagesse du serpent rayonne

dans le regard sacré de la joie de Shiva

  

La joie de s'émerveiller

La beauté des feuilles était stupéfiante ce matin. Jamais je n'ai vu de verts si éclatants. Un festin mystique plus incroyable qu'une apparition d'anges. Lorsque les papillons d'or sont apparus entre les branches noires du cerisier, l'émotion est devenue quasi-insoutenable. J'ai béni la source d'avoir créé la vie et je me suis abandonné à l'extase perceptive. En une seconde, je n'ai plus rien compris à rien, mais j'ai vu que tout rayonnait d'une lumière merveilleuse qui exprimait l'invisible miracle du réel. Les feuilles l'ont remarqué et m'ont remercié de mon inconscience. Même les papillons ont souri. Le temps de la marche, le monde était redevenu parfait. Au réveil, il était midi.